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Yves Pérotin (1922-1981) est un archiviste et théoricien français. Il est notamment connu pour avoir introduit la théorie des trois âges dans le monde francophone et pour s’être intéressé au records management dont il a étudié les procédures aux États-Unis et au Royaume-Uni<ref>Les éléments biographiques présentés ici sont tirés de la nécrologie d’Yves Pérotin rédigée en 1982 par Étienne Taillemite.</ref>.
Yves Pérotin (1922-1981) est un archiviste et théoricien français. Il est notamment connu pour avoir introduit la [[Cycle de vie documentaire|théorie des trois âges]] dans le monde francophone et pour s’être intéressé au [[records management]] dont il a étudié les procédures aux États-Unis et au Royaume-Uni<ref>Les éléments biographiques présentés ici sont tirés de la nécrologie d’Yves Pérotin rédigée en 1982 par Étienne Taillemite («Nécrologie - Yves Pérotin », ''Bibliothèque de l'école des chartes'' 140 (1982), 355-357. ([http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1982_num_140_2_450281 accessible en ligne])</ref>.




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Né le 15 juillet 1922 à Bordeaux (France), il est reçu à l’École des Chartes en 1942. Engagé dans la Résistance puis dans la 1ère armée française, il est démobilisé en août 1945 et retourne achever ses études à l’École des Chartes où il obtient le diplôme d’archiviste-paléographe en 1948, avec une thèse intitulée ''Le chapitre collégial de Saint-Seurin de Bordeaux, des origines à 1462''.
Né le 15 juillet 1922 à Bordeaux (France), il est reçu à l’École des Chartes en 1942. Engagé dans la Résistance puis dans la 1<sup>ière</sup> armée française, il est démobilisé en août 1945 et retourne achever ses études à l’École des Chartes où il obtient le diplôme d’archiviste-paléographe en 1948, avec une thèse intitulée ''Le chapitre collégial de Saint-Seurin de Bordeaux, des origines à 1462''.




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Tout jeune diplômé, Yves Pérotin est nommé archiviste en chef des Archives départementales du Lot-et-Garonne (1948-1952). Il occupe par la suite le poste d’archiviste en chef de l’île de la Réunion (1952-1958). Cette affectation lui permet de développer ses compétences en matière de gestion des archives en milieu tropical<ref>Il publie en 1966 conjointement avec Robert Henri Bautier le ''Manuel d’archivistique tropicale'' sous l’égide de l’UNESCO.</ref>. En 1958, il devient directeur des services d’archives de la Seine et de la ville de Paris. Par la suite, il est secrétaire général de la Table ronde internationale des Archives (1962-1966), puis consultant à l’ONU où il mène à bien plusieurs missions à Genève, au Maroc, en Algérie, au Pérou et en Irak (1966-1970). Il réintègre les Archives de France en 1971 au poste de directeur des services d’archives du Var (1971-1972). Après un nouveau détachement à l’OMS comme administrateur à la division de la gestion administrative, il occupe le poste de conservateur aux Archives des Pyrénées-Orientales jusqu’à sa disparition (1974-1981).
Tout jeune diplômé, Yves Pérotin est nommé archiviste en chef des Archives départementales du Lot-et-Garonne (1948-1952). Il occupe par la suite le poste d’archiviste en chef de l’île de la Réunion (1952-1958). Cette affectation lui permet de développer ses compétences en matière de gestion des archives en milieu tropical<ref>Il publie en 1966 conjointement avec Robert Henri Bautier le ''Manuel d’archivistique tropicale'' sous l’égide de l’UNESCO (Paris, Mouton, 1966.).</ref>. En 1958, il devient directeur des services d’archives de la Seine et de la ville de Paris. Par la suite, il est secrétaire général de la Table ronde internationale des Archives (1962-1966), puis consultant à l’ONU où il mène à bien plusieurs missions à Genève, au Maroc, en Algérie, au Pérou et en Irak (1966-1970). Il réintègre les Archives de France en 1971 au poste de directeur des services d’archives du Var (1971-1972). Après un nouveau détachement à l’OMS comme administrateur à la division de la gestion administrative, il occupe le poste de conservateur aux Archives des Pyrénées-Orientales jusqu’à sa disparition (1974-1981).




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C’est à partir de 1958 qu’Yves Pérotin s’attache à étudier les problèmes posés par la gestion des archives contemporaines. Il publie en 1961 un article fondateur intitulé « L'administration et les trois âges des archives » dans la revue ''Seine et Paris''. Une version anglaise de ce texte paraîtra en 1966 dans ''The American Archivist''.  
C’est à partir de 1958 qu’Yves Pérotin s’attache à étudier les problèmes posés par la gestion des archives contemporaines. Il publie en 1961 un article fondateur intitulé « L'administration et les trois âges des archives » dans la revue ''Seine et Paris''<ref>« L'administration et les trois âges des archives », ''Seine et Paris'' 20 (octobre 1961), 1-4. ([http://www.piaf-archives.org/sites/default/files/Administration_et_les_trois_ages.pdf version PDF])</ref>. Une version anglaise de ce texte paraîtra en 1966 dans ''The American Archivist''<ref>Yves Pérotin, « Administration and the 'Three Ages' of Archives », ''The American Archivist'' 29 (1966), 363-369.</ref>.  


Yves Pérotin est le premier à transposer dans le monde francophone le concept des trois âges formulé en 1948 dans le rapport d’un groupe de travail de la Commission Hoover sur l’organisation et le fonctionnement de l’administration fédérale des États-Unis. Il propose les termes d’ « archives courantes », d’« archives intermédiaires » et d’ « archives archivées » pour qualifier les documents à ces différents âges. À travers son texte, Yves Pérotin « exhortait d’abord les archivistes à s’intéresser au contexte de production des documents avant leur versement aux archives pour mieux en contrôler l’évaluation »<ref>Caya, ''La théorie des trois âges en archivistique...''.</ref>.
Yves Pérotin est le premier à transposer dans le monde francophone le concept des trois âges formulé en 1948 dans le rapport d’un groupe de travail de la Commission Hoover sur l’organisation et le fonctionnement de l’administration fédérale des États-Unis. Il propose les termes d’ « archives courantes », d’« archives intermédiaires » et d’ « archives archivées » pour qualifier les documents à ces différents âges. À travers son texte, Yves Pérotin « exhortait d’abord les archivistes à s’intéresser au contexte de production des documents avant leur versement aux archives pour mieux en contrôler l’évaluation »<ref>[http://elec.enc.sorbonne.fr/conferences/caya Marcel Caya, « La théorie des trois âges en archivistique. En avons-nous toujours besoin ? », ''École des Chartes'', 2004],  page consultée le 10 mars 2014.</ref>.


Cet article eut un fort retentissement et est encore fréquemment cité dans les discussions contemporaines sur la pertinence de la théorie des trois âges<ref>Caya, ''La théorie des trois âges en archivistique...'' ; Hashimoto et Marcotte, « Back to basics... »2011 ; Gauvin et Cardinaux, « Les 3 âges en question ».</ref>.
Cet article eut un fort retentissement et est encore fréquemment cité dans les discussions contemporaines sur la pertinence de la théorie des trois âges<ref>Caya, ''La théorie des trois âges en archivistique...'' ; [http://archivesonline.wordpress.com/2011/10/12/back-to-basics-relire-perotin/ Lourdes Fuentes Hashimoto, et Pierre Marcotte, « Back to basics : et si on relisait Pérotin ?», ''Archives Online — Blogue'', 2011], page consultée le 10 mars 2014 ; [http://recherchemid.wordpress.com/tag/archivistique-perotin-cycle-de-vie-des-documents-trois-ages/ Laurence Gauvin et Aurélie Cardinaux, « Les 3 âges en question », ''Recherche d'ID ~ Carnet de recherche des étudiants du master en information documentaire de la Haute école de gestion de Genève'', 2013], page consultée le 10 mars 2014.</ref>.




==Notes et citations==
==Notes et références==




<references/>
<references/>
==Oeuvres citées==
Caya, Marcel, ''La théorie des trois âges en archivistique. En avons-nous toujours besoin ?'', École des Chartes, 2004, http://elec.enc.sorbonne.fr/conferences/caya (page consultée le 10 mars 2014).
Gauvin, Laurence, et Aurélie Cardinaux, « Les 3 âges en question », ''Recherche d'ID ~ Carnet de recherche des étudiants du master en information documentaire de la Haute école de gestion de Genève'', 2013, http://recherchemid.wordpress.com/tag/archivistique-perotin-cycle-de-vie-des-documents-trois-ages/ (page consultée le 10 mars 2014).
Hashimoto, Lourdes Fuentes, et Pierre Marcotte, « Back to basics : et si on relisait Pérotin ?», ''Archives Online — Blogue'' , 2011, http://archivesonline.wordpress.com/2011/10/12/back-to-basics-relire-perotin/ (page consultée le 10 mars 2014).
Pérotin, Yves, et Robert Henri Bautier, Manuel d'archivistique tropicale, Paris, Mouton, 1966.
Pérotin, Yves, « L'administration et les trois âges des archives », ''Seine et Paris'' 20 (octobre 1961), 1-4. ([http://www.piaf-archives.org/sites/default/files/Administration_et_les_trois_ages.pdf accessible en ligne])
Pérotin, Yves, « Administration and the 'Three Ages' of Archives », ''The American Archivist''29 (1966), 363-369.
Taillemite, Étienne, «Nécrologie - Yves Pérotin », ''Bibliothèque de l'école des chartes'' 140 (1982), 355-357. ([http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1982_num_140_2_450281 accessible en ligne])




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Pérotin, Yves, « Le Records Management et l'administration anglaise des archives », ''Gazette des archives'' 44 (1964), 5-17.
* Pérotin, Yves, « Le Records Management et l'administration anglaise des archives », ''Gazette des archives'' 44 (1964), 5-17.


« Yves Pérotin », ''Wikipédia'', http://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_P%C3%A9rotin (page consultée le 10 mars 2014).
* [http://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_P%C3%A9rotin « Yves Pérotin », ''Wikipédia''], page consultée le 10 mars 2014.

Dernière version du 12 avril 2014 à 19:13

Yves Pérotin (1922-1981) est un archiviste et théoricien français. Il est notamment connu pour avoir introduit la théorie des trois âges dans le monde francophone et pour s’être intéressé au records management dont il a étudié les procédures aux États-Unis et au Royaume-Uni[1].


Formation

Né le 15 juillet 1922 à Bordeaux (France), il est reçu à l’École des Chartes en 1942. Engagé dans la Résistance puis dans la 1ière armée française, il est démobilisé en août 1945 et retourne achever ses études à l’École des Chartes où il obtient le diplôme d’archiviste-paléographe en 1948, avec une thèse intitulée Le chapitre collégial de Saint-Seurin de Bordeaux, des origines à 1462.


Carrière

Tout jeune diplômé, Yves Pérotin est nommé archiviste en chef des Archives départementales du Lot-et-Garonne (1948-1952). Il occupe par la suite le poste d’archiviste en chef de l’île de la Réunion (1952-1958). Cette affectation lui permet de développer ses compétences en matière de gestion des archives en milieu tropical[2]. En 1958, il devient directeur des services d’archives de la Seine et de la ville de Paris. Par la suite, il est secrétaire général de la Table ronde internationale des Archives (1962-1966), puis consultant à l’ONU où il mène à bien plusieurs missions à Genève, au Maroc, en Algérie, au Pérou et en Irak (1966-1970). Il réintègre les Archives de France en 1971 au poste de directeur des services d’archives du Var (1971-1972). Après un nouveau détachement à l’OMS comme administrateur à la division de la gestion administrative, il occupe le poste de conservateur aux Archives des Pyrénées-Orientales jusqu’à sa disparition (1974-1981).


Apports théoriques

C’est à partir de 1958 qu’Yves Pérotin s’attache à étudier les problèmes posés par la gestion des archives contemporaines. Il publie en 1961 un article fondateur intitulé « L'administration et les trois âges des archives » dans la revue Seine et Paris[3]. Une version anglaise de ce texte paraîtra en 1966 dans The American Archivist[4].

Yves Pérotin est le premier à transposer dans le monde francophone le concept des trois âges formulé en 1948 dans le rapport d’un groupe de travail de la Commission Hoover sur l’organisation et le fonctionnement de l’administration fédérale des États-Unis. Il propose les termes d’ « archives courantes », d’« archives intermédiaires » et d’ « archives archivées » pour qualifier les documents à ces différents âges. À travers son texte, Yves Pérotin « exhortait d’abord les archivistes à s’intéresser au contexte de production des documents avant leur versement aux archives pour mieux en contrôler l’évaluation »[5].

Cet article eut un fort retentissement et est encore fréquemment cité dans les discussions contemporaines sur la pertinence de la théorie des trois âges[6].


Notes et références

  1. Les éléments biographiques présentés ici sont tirés de la nécrologie d’Yves Pérotin rédigée en 1982 par Étienne Taillemite («Nécrologie - Yves Pérotin », Bibliothèque de l'école des chartes 140 (1982), 355-357. (accessible en ligne)
  2. Il publie en 1966 conjointement avec Robert Henri Bautier le Manuel d’archivistique tropicale sous l’égide de l’UNESCO (Paris, Mouton, 1966.).
  3. « L'administration et les trois âges des archives », Seine et Paris 20 (octobre 1961), 1-4. (version PDF)
  4. Yves Pérotin, « Administration and the 'Three Ages' of Archives », The American Archivist 29 (1966), 363-369.
  5. Marcel Caya, « La théorie des trois âges en archivistique. En avons-nous toujours besoin ? », École des Chartes, 2004, page consultée le 10 mars 2014.
  6. Caya, La théorie des trois âges en archivistique... ; Lourdes Fuentes Hashimoto, et Pierre Marcotte, « Back to basics : et si on relisait Pérotin ?», Archives Online — Blogue, 2011, page consultée le 10 mars 2014 ; Laurence Gauvin et Aurélie Cardinaux, « Les 3 âges en question », Recherche d'ID ~ Carnet de recherche des étudiants du master en information documentaire de la Haute école de gestion de Genève, 2013, page consultée le 10 mars 2014.


Bibliographie complémentaire

  • Pérotin, Yves, « Le Records Management et l'administration anglaise des archives », Gazette des archives 44 (1964), 5-17.